8 mars grève féministe!

🔥Le 8 mars dernier, jour de grève féministe, nous étions dans la rue, à Nantes.🔥

Nous appelons à un cortège féministes et révolutionnaires dans la manifestation prévue, derrière notre banderole « Tant qu’il le faudra ».

🔥Rassemblement Place Royale dès 15h47, prises de parole, chants, slogans. Départ en Manifestation à 17h.🔥

Féministes Révolutionnaires Nantes est signataire du texte de la coordination féministe qui réunit de nombreux collectifs en France.

Aux grands projets: NON

Plus de visuels sur http://formesdesluttes.org

Suppressions de lits, suppressions d’emplois, perspectives d’endettement et localisation fantasque, ce projet de transfert ressemble à quelques autres du même genre.

Nous avons rejoint la manifestation contre le transfert du CHU qui a réuni environ 500 manifestant.e.s se aujourd’hui, pour un bref parcours vers l’ARS (interdiction préfectorale de manifester en centre ville oblige?) l’occasion pour nous de réaliser quelques collages à partir des visuels de formes des luttes. Les forces de l’ordre (environ 1 policiers pour 3 ou 4 manifestants) encerclaient littéralement la manifestation: un maintien de l’ordre anxiogène et disproportionnel qui questionne l’autoritarisme ambiant et la liberté de manifester.

Manifestation unitaire contre les licenciements, le chômage et la précarité suivie de la manifestation contre la loi de sécurité globale

🔴 Samedi 5 – 14h30 Miroir d’eau à Nantes – puis 15h préfecture – on était plus de 5000🔴

🔴 L’occasion pour le collectif Black Live Matters Nantes de dénoncer le racisme d’Etat mais aussi le passé colonial de Nantes et sa récupération politique aux abords du mémorial de l’esclavage! 🔴

La crise sanitaire sert de prétexte à la course au profit. Pas un jour sans nouveau plan de licenciement, et en même temps le gouvernement gave le patronat de centaines de milliards d’aides publiques et d’exonérations de cotisations !

La casse progressive de l’assurance chômage a déjà privé 300 000 précaires de leur droit à l’indemnisation début 2020, et les demandes de RSA explosent dans le pays. Faire basculer les travailleurs et travailleuses privé·es d’emploi et précaire dans la grande pauvreté, voilà la politique du gouvernement. Refusons cette précarisation de nos vies !
Nous revendiquons :

– L’arrêt des licenciements et une politique de l’emploi et de la formation orientée vers les besoins sociaux
– L’abandon des projets de casse de l’assurance chômage et des retraites
– La réduction du temps de travail à 32h pour travailler toutes et tous
– La sécurité sociale intégrale couvrant notamment le chômage, la maladie, la vieillesse

#actions25nov

[Manifestation 25 novembre à Nantes ]

« Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. » Pour le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, un ensemble de collectifs féministes appellent à se mobiliser largement : « soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère ».

➡️ A Nantes, un parcours de manifestation a été déposé à la Préfecture (les manifestations sont autorisées – ajout d’une mention sur les attestations pour se déplacer jusqu’au rv).

📢 Dans le respect des distanciations sociales (n’oubliez pas vos masques !), nous serons dans la rue pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux minorités de genre 🔥

« Soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère » sur les réseaux également: https://www.instagram.com/p/CHvujwYgCNX/

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/121120/violences-faites-aux-femmes-et-aux-minorites-de-genre-mobilisons-nous-le-25-novembre?fbclid=IwAR2aj-u9TlqweGhvHVJkSZjA5l_9q4dz-xyuya4LoOtzC9s_WXWcr7oe34I

L’annonce du reconfinement prouve encore une fois que la vie des femmes et des minorités de genre n’est pas « essentielle » pour le gouvernement. Nous dénonçons ce confinement à géométrie variable protégeant le capital et condamnant les plus précaires. En effet, les conséquences de la mauvaise gestion de la crise sanitaire renforcent depuis des mois les violences : difficultés administratives, soins inaccessibles/suivi médical interrompu, Plannings familiaux et associations fermées, difficulté d’accès à l’IVG dans un contexte international remettant en question ce droit humain, chômage, manque d’hébergements d’urgence et pérennes, etc. À l’annonce du reconfinement, aucun mot du gouvernement pour soutenir les victimes de violences sexistes et sexuelles et les personnes en situation de précarité, davantage exposées à ces violences.

Même si le confinement rend plus difficiles les actions, l’urgence dans laquelle nous nous trouvons fait que nous appelons à une large mobilisation les 21 et 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.

Féministes, femmes, lesbiennes, hommes trans et personnes non binaires, nous organiserons des actions ensemble, avec nos alliés et nos soutiens, avec toutes celles et ceux qui luttent contre le sexisme institutionnel, la domination masculine et les violences qui en découlent.

La crise économique et sanitaire exacerbe et rend plus visible l’ampleur des violences sexistes, qu’elles soient verbales, physiques, sexuelles, économiques ou sociales. Au travail, dans la rue ou dans la sphère privée, ces violences sont quotidiennes et systémiques. Elles touchent tout particulièrement les personnes fragiles : les sans abri, les sans papiers, les détenu·e·s, les personnes handi ou neuroatypiques, etc.

Nous sommes caissières, enseignantes, infirmières, femmes de chambre, étudiantes, aides à domicile. Nous travaillons dans les secteurs les plus féminisés, essentiels au bon fonctionnement de notre société, envoyés en première ligne lors de la crise sanitaire. Pourtant, nos métiers sont dévalorisés. Nous exigeons qu’ils soient mieux rémunérés, à la hauteur de leur utilité, leur pénibilité et leurs qualifications.

Femmes et minorités de genre au travail, nous faisons face aux inégalités salariales, aux discriminations à l’embauche, aux contrats précaires, au harcèlement moral ou sexuel. Nous luttons pour l’arrêt de ces pratiques discriminatoires, l’égalité professionnelle de fait, ainsi que des politiques de solidarité protectrices pour tous·tes. Nous exigeons des salaires dignes, le retour des CHSCT dans les entreprises, l’interdiction des licenciements, et la prolongation des indemnités chômage avec un minimum égal au SMIC. Nous demandons l’abandon du projet de réforme des retraites.

Dans la sphère privée, nous assumons gratuitement la plus grande partie du travail domestique, d’éducation et de soin. Ce travail doit être partagé et valorisé. Nous refusons les stéréotypes de genre qui nous assignent à ces rôles, durant toute notre vie. Nous exigeons des services publics gratuits et de qualité prenant en charge la petite enfance, l’éducation, la dépendance, la restauration et le nettoyage. 

Travailleur·ses du sexe et prostitué·e·s, nous sommes stigmatisé·e·s et fragilisé·e·s par un cadre juridique discriminatoire. Les lois répressives ainsi que la crise sanitaire nous ont poussé·e·s davantage vers la précarité. Nous demandons la reconnaissance de nos droits et nous exigeons le retrait de la loi de pénalisation des clients.

Femmes et minorités de genre, nous voyons, dès l’enfance, nos corps surveillés et contrôlés par les institutions. En tant que personnes LGBTQIA+, nous subissons des violences en raison de nos identités de genre et de nos orientations sexuelles. Nous revendiquons l’autodétermination et la liberté de disposer de nos corps, l’arrêt des mutilations intersexes, l’accès à une vie autonome et le respect du consentement médical. Nous exigeons des services publics de santé gratuits, et notamment un meilleur accès à l’IVG, l’ouverture de la PMA remboursée pour tous·tes, la gratuité et l’accessibilité de tous les moyens de contraception, des parcours de transition entièrement remboursés et des démarches administratives transparentes et rapides.

Femmes et minorités de genre en situation de handicap, nos besoins ne sont ni pris en compte ni reconnus, que ce soit par les institutions ou par le gouvernement. Nous exigeons une place à part entière dans cette société. Nous luttons contre toute forme de validisme et les violences qui en découlent.

Femmes et minorités de genre racisées, nous sommes quotidiennement et de plus en plus stigmatisées, caricaturées et humiliées. Le racisme institutionnel complique notre accès au travail, à l’éducation, à un logement, aux soins et nous met en danger dans la rue. Nous nous opposons à toute forme de discrimination liée à la race ou à la religion. Nous dénonçons l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et impérialistes sous couvert d’universalisme ou de lutte antiterroriste, comme le fait actuellement le gouvernement, de manière brutale. Nous exigeons l’abolition des lois islamophobes, comme la loi du 15 mars 2004, qui empêche les femmes portant le voile d’accéder à leur droit à l’éducation, et le retrait total du projet de « loi visant à renforcer la laïcité et les principes républicains », qui vise spécifiquement les musulman·e·s.

Exilé·e·s et expatrié·e·s, nous faisons face à de nombreuses violences physiques et sexuelles durant nos parcours migratoires, et à des violences d’État dans nos pays d’arrivée : mesures administratives arbitraires, rétention, exploitation au travail, absence de protection sociale. Nous luttons pour la libre circulation de tous·tes et des conditions d’accueil dignes pour les exilé·e·s. Nous exigeons des politiques migratoires sensibles au genre, avec une prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des personnes LGBTQIA+.

Nous sommes des enfants, des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, et nous faisons face au harcèlement, aux violences physiques et sexuelles, aux viols et aux féminicides dans l’indifférence générale, y compris celle des institutions qui prétendent assurer notre sécurité. Lorsque nous les sollicitons, nous sommes confronté·e·s à des violences policières, médicales, judiciaires et sociales. Nous exigeons le respect de la parole des victimes et de réelles mesures contre les violences sexistes et sexuelles, en termes de prévention et d’éducation, de soins, de protection et d’accès aux droits. Nous demandons l’arrêt de toute violence institutionnelle, en particulier des violences policières et judiciaires visant spécifiquement les personnes précaires et racisées.

Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. À l’occasion de la journée internationale du 25 novembre, nous réaffirmons notre solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent, par-delà les frontières, contre le sexisme et le racisme institutionnels, pour construire une société débarrassée des inégalités, de l’exploitation capitaliste, des rapports de domination et des violences qu’ils causent.

Féministes luttant au sein de différents mouvements et collectifs, mobilisons-nous ensemble pour cette journée internationale : soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère et notre volonté de vivre libres, dans la dignité et dans la paix !

Signataires :

Acceptess-T
Art en gouine
Assemblée féministe Toutes en Grève 31
Collectif Emancipation
Collectif Féministes Révolutionnaires
Droits des femmes Rouen
Du Pain et des Roses
Fédération Parapluie Rouge
Féministes révolutionnaires Nantes
Gilets jaunes intermittent·e·s chômeur·e·s précaires

Héro·ïnes 95
Les Attentives, compagnie théâtrale humaniste et féministe
Les Bavardes, collectif lesbien et féministe
Les Grenades
Marseille 8 Mars
Marseille Féministe
Mouvement des femmes kurdes Toulouse
Nous Toustes 38
Nous Toutes 35
Strass – Syndicat du travail sexuel
Transat, association trans à Marseille
T-Time, association trans & intersexes
Womensplaining

Soirée de soutien: jeudi 15/10 à 19h

Jeudi nous étions une trentaine (mesures covid oblige) de personnes présentes pour soutenir les grévistes de la Clinique du Parc à Nantes (en grève depuis plus d’un mois) ainsi que celles et ceux de l’hôtel Ibis Batignolles dont le mouvement dure depuis 15 mois. Les échanges ont été très riches, les témoignages très forts !  
Les deux mouvements ont reçu beaucoup de soutien, financier, mais aussi sur place par des gestes, des mots… 

🔥Cela nous rappelle combien il est important et précieux de nous organiser pour éviter la division, et lutter ensemble ! 🔥

La grève de la Clinique du Parc prend fin aujourd’hui suite à la signature d’un accord, et les salarié.es restent soudé.es pour la suite. 
Quant à la grève de l’hôtel Ibis (CGT HPE), suite à une période de chômage partiel du fait de la crise sanitaire (fermeture de l’hôtel), les femmes de chambres ont repris les piquets de grève cette semaine et sont déterminée.es à aller jusqu’au bout ! 

➡️ Pour suivre les grévistes de l’hôtel Ibis : https://www.facebook.com/CGT-HPE-1303625663038181

➡️ Pour les soutenir financièrement : https://www.papayoux-solidarite.com/…/caisse-de-soutien-a-l…

🙏 Merci à toutes et tous d’être venu.es, nous diffuserons des extraits de cette rencontre très bientôt sur nos réseaux ! 

🔥Tant qu’il le faudra !!🔥

Riposte contre leurs LGBTQIA+phobies

Leur haine contre nos libertés, nous ripostons !

Ce Samedi 10 Octobre, le collectif Marchons Enfants (dont fait partie LMPT) était dans les rues de Nantes dans le cadre d’une action nationale contre le projet de loi de bioéthique, et en particulier contre son volet PMA pour les lesbiennes et les femmes seules et contre la GPA.

LMPT a depuis longtemps fait ses preuves comme collectif violent, raciste, misogyne, sérophobe, homophobe et transphobe soutenu par la droite et ses extrêmes.

Ne laissons pas leur haine gagner du terrain sur nos luttes et nos vies.

Nous ne voulons pas d’un monde où des individus peuvent défiler contre nos identités, nos genres, nos droits et les personnes que nous aimons, les LGBTQIA+phobies, le racisme, l’islamophobie, la putophobie et toute autre lutte discriminante n’ont pas leur place à Nantes.
Nous devons lutter ensemble. Nous existons, nous sommes fier.es et fort.es, ne nous laissons pas faire.

©Estelle Ruiz

[#14septembre]

Depuis ce lundi 14 Septembre, les collégiennes et lycéennes de France se révoltent contre la mention « tenue correcte exigée » inscrite dans les règlements intérieurs de leurs établissements. Suite à la publication, à Dax, de photos montrant des jupes au-dessus du genou et des débardeurs dévoilant le nombril, le #14septembre a dépassé en trois jours le millier de publications, toutes dénonçant les remarques sexistes que suscitent les tenues des jeunes filles d’aujourd’hui, souvent qualifiées de « provocantes » ou « aguicheuses ».
Appliquée à la discrétion des différentes administrations scolaires, cette injonction réglementaire semble surtout un prétexte à prolonger la culture du viol entre les murs de l’école, en sous-entendant que les crop-tops et autres jupes courtes seraient source de déconcentration voire d’incitation au viol et à l’obscénité pour leurs camarades masculins. Rendues une fois de plus responsables du comportements des hommes, ces jeunes filles se retrouvent sexualisées et stigmatisées, sous-entendant que leurs intentions quand elles s’habillent visent encore et toujours à séduire la gente masculine.
Sur les réseaux, leurs témoignages pointent la multiplicité des remarques discriminantes, des insultes dont elles sont victimes – sous couvert de les protéger ou de faire appliquer un règlement décidément très flou et qui n’interdit ni les caleçons découverts ni les joggings très moulants à la mode chez les garçons. Face à la rébellion de certaines d’entre elles, qui sont venues en cours en petits hauts et jupes courtes avec des pancartes où l’on pouvait lire « Éduquez vos fils » ou « L’obscénité est dans vos yeux », le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer, a réagi par un discours rétrograde dans lequel il parvient à faire d’une pierre deux coups en étant à la fois misogyne et implicitement islamophobe : « Entre ceux qui veulent qu’on ne voit pas leur visage, et ceux qui veulent avoir des tenues de tous ordres, je pense qu’il y a une sorte de grand bon sens qu’on doit avoir. C’est d’ailleurs un bon sens qu’on retrouve dans les règlements intérieurs des établissements ».
Sous couvert de parler de « ceux », ils parlent de « celles », jeunes musulmanes qui veulent porter le voile et qui subissent depuis de nombreuses années le diktat d’une laïcité à la française toute discutable, et de « celles », jeunes filles d’aujourd’hui qui cherchent à s’habiller comme elles l’entendent, en toute liberté dans un lieu censé garantir leur sécurité. Une bonne manière pour le ministre de mettre sur le même plan le débat sur le voile et la question de la légitimité de l’État à s’immiscer dans le droit des femmes à s’habiller comme bon leur semble. Où est le bon sens dans l’idée qu’un nombril ou une jupe au-dessus du genou est une incitation au viol ? Dans le fait d’ancrer si tôt dans les mentalités que les garçons sont incapables de se retenir devant un peu de peau découverte ? Où est le bon sens dans la stigmatisation xénophobe d’une pratique religieuse qui pèse une nouvelle fois sur les jeunes filles ? Selon Monsieur Blanquer, « les chefs d’établissement sont évidemment dans leur rôle à faire respecter des tenues normales, tout simplement » quand l’idée même de « tenues normales » pose question.
Il est grand temps que cela cesse. Le gouvernement n’est pas légitime à dire ce qui est ou non « normal » dans les tenues des jeunes filles. Une jeune fille ne se fait pas violer : elle est violée. Un garçon ne viole pas à cause d’une jupe ou d’un haut trop court. Un violeur n’est pas victime d’une tenue jugée « aguicheuse » ou « anormale » par Jean-Michel Blanquer.
La culture du viol commence dès le plus jeune âge, et c’est dès le plus jeune âge qu’il faut lutter pour garantir aux femmes de demain leur liberté d’être dans l’espace public sans risque d’agressions ni de discriminations. La culture du viol n’a pas sa place dans les règlements scolaires ni dans les discours du Ministre de l’Éducation. Elle n’a sa place nulle part. Mettons-y un terme !

🔥 Le collectif Féministes Révolutionnaires Nantes apporte tout son soutien à ces jeunes filles qui démontrent aujourd’hui encore leur force, leur courage et leur esprit critique 🔥

8 Septembre Féministe

300 à 400 personnes ont défilé à Nantes ce mardi 8 septembre à la suite de notre appel (cf. infra texte d’appel)

CONSTRUISONS UN MONDE FÉMINISTE

Le 7 juillet 2020, Emmanuel Macron a enterré, avec le remaniement ministériel, la « grande cause du quinquennat » : l’égalité entre les femmes et les hommes. Il a montré que la dignité et le respect des femmes, des personnes LGBTQIA+ et des habitant·es d’Outre-Mer sont moins importants à ses yeux que le maintien au pouvoir des oppresseurs.

En nommant Gérald Darmanin au ministère de l’Intérieur et Eric Dupond-Moretti au ministère de la Justice, il nous adresse un message clair, à nous qui subissons les violences sexistes et sexuelles et qui nous battons chaque jour pour qu’elles cessent : une accusation de viol n’empêche pas de devenir ministre et la justice continuera de protéger les violeurs et les harceleurs ! La présomption d’innocence, argument juridique, ne peut justifier ce choix politique : la culture du viol est ainsi perpétuée, renforcée et banalisée.
Les nominations de Gérald Darmanin et Nathalie Elimas, nouvelle secrétaire d’État à l’éducation, nous montrent aussi qu’aux yeux du gouvernement en place, l’homophobie n’est pas un problème. S’être opposé au mariage pour tous et contester l’égalité des droits des personnes LGBTQIA+ n’empêche pas de devenir ministre. C’est une violente banalisation des oppressions sexistes et LGBTQIA+phobes, alors même qu’en juillet 2020 l’Assemblée vote l’ouverture à conditions égales de la PMA aux couples de femmes. Il reste néanmoins inacceptable qu’elle ne soit pas ouverte aux hommes trans et aux personnes non-binaires. La PMA doit être ouverte à toutes les personnes, quelles que soient leur identité de genre et leur situation de famille, et ce dans le respect et la reconnaissance de leurs identités, ce qui constitue un droit fondamental humain.

Quant à la nomination de Sebastien Lecornu en tant que ministre d’Outre-Mer, elle confirme le néocolonialisme de l’État français sur ses territoires. Pourquoi ne pas avoir nommé une personne originaire de ces anciennes colonies ? Les peuples dits d’Outre-Mer ne seraient- ils donc pas capables d’administrer eux-mêmes leurs propres territoires ? Le gouvernement réaffirme ainsi sa position réactionnaire et paternaliste au service de l’ordre néolibéral et raciste.

Ce remaniement ne nous fait cependant pas oublier que le précédent gouvernement nous menait déjà la guerre.

En 2020, les femmes se sont chargées des tâches les « plus essentielles », dans les sphères publique et privée : nous avons occupé majoritairement les postes les plus utiles au pays durant la crise sanitaire, tout en continuant d’assumer gratuitement le travail domestique, largement dévolu aux femmes, et qui ne bénéficie toujours pas de la moindre reconnaissance sociale ni d’un travail sociétal et éducatif de fond sur les stéréotypes de genre. Le salaire des caissières ? Parmi les plus bas, malgré les énormes bénéfices des grandes surfaces. La prime Covid-19 ? Accordée à une minorité de salarié·es, sur des critères volontairement restrictifs. Le salaire des soignant·es ? Parmi les plus bas en Europe. Le salaire des agent·es de nettoyage ? Même schéma, agrémenté de mépris, d’invisibilité et de racisme. Et pour compléter, un projet de loi sur les retraites injuste et inégalitaire pour toutes ces travailleuses indispensables, maintenues jusqu’au bout de leur vie dans une extrême précarité.

Premières impactées par la réforme des retraites, premières exposées et exploitées durant la crise sanitaire et premières méprisées par le gouvernement : les femmes et les minorités de genre disent STOP ! Stop à la guerre sociale, stop à la guerre faite aux précaires, aux femmes et aux minorités de genre !
Les grèves féministes à l’international se multiplient ces dernières années et nous montrent que la lutte contre le patriarcat est de plus en plus visible et organisée. Si les femmes s’arrêtent au travail, dans leur foyer, si elles arrêtent d’éduquer, de prendre soin, de nettoyer, de nourrir, si elles refusent les rôles qu’on leur assigne depuis leur enfance, TOUT s’arrête !

Continuons ces luttes féministes pour que le 8 mars 2021 soit un jour en France où toutes les personnes opprimées s’arrêtent ! Grèves, blocages, occupations, construisons un rapport de force et imposons nos revendications, nos actions et nos modes d’être ! Mobilisons-nous avec les travailleur·ses, syndicalistes, étudiant·es, chômeur·ses dès la rentrée, pour s’arrêter un jour, des semaines, des mois tant que nous n’aurons pas un changement radical pour plus d’émancipation et de justice sociale pour toutes !

Rendez-vous dès la rentrée, le 8 septembre 2020, partout en France !
Envahissons les rues, manifestons, occupons l’espace public pour construire une société juste : féministe, anticapitaliste et antiraciste !

https://www.facebook.com/events/796132097592240/

ce texte d’appel a été diffusé par Médiapart https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/020920/remaniement-de-la-honte-gouvernement-anti-social-stop-la-guerre-contre-les-femmes