Quand Jupiter part en croisade

Lors de la conférence de presse du 16 janvier dernier, Macron a tenu un discours une nouvelle fois alarmant et se rapprochant de façon décomplexée de celui de l’extrême droite et des régimes totalitaires du XXe siècle. Travail, fécondité, mérite, réarmement, Macron est en guerre contre toustes celleux qu’il considère comme les traîtres de sa nation : les travailleur.ses qui refusent de se tuer à la tâche jusqu’à 64 ans, les pauvres et les chômeur.euses, responsables de la dette, les immigré·es, qui ne respectent pas « les valeurs de la république », les fonctionnaires et contractuel·les des établissements scolaires qui refusent de faire de nos enfants des travailleur.ses naïf.ves et de bons soldats au service de notre société capitaliste et patriarcale, mais surtout, les grandes traitresses à l’honneur de son dernier discours : les femmes, coupables de la baisse de la natalité de notre nation. En septembre 2022 plusieurs député·es RN avaient déjà déposé une résolution à l’Assemblée nationale, visant à faire de l’année 2024 « une année dédiée à la relance de la natalité française« . Macron aurait pu s’inspirer de l’Allemagne, plus dynamique économiquement mais moins fertile depuis la fin du XXe siècle, mais c’est sur un tout autre chemin qu’il a choisi de marcher, celui du RN et des politiques menées par Meloni en Italie et Orbán en Hongrie, reprenant la rhétorique martiale et fasciste du « réarmement démographique » et de la « régénération ». Pour rappel, lors du premier conseil des ministres quelques jours plus tôt, Macron s’exprimait ainsi devant sa nouvelle armée : »Votre mission est d’éviter le grand effacement de la France face au défi d’un monde en proie au tumulte. Si vous ne vous en sentez pas capable, quittez cette pièce à l’instant. Vous n’êtes pas seulement des ministres, vous êtes les soldats de l’an II du quinquennat« . Bienvenue dans la démocrature* jupitérienne ! (*le journaliste italien Paolo Berizzi qualifie de démocrature les démocraties dysfonctionnelles dans lesquelles fascisme et populisme prennent le pouvoir)

Endiguer la baisse des naissances et le vieillissement de la population française donc, mais pas n’importe comment : avec une natalité choisie. Alors que le Conseil Constitutionnel a rendu son avis sur la loi Immigration ce jeudi 25 janvier, loi qui prend racine dans la peur d’une invasion migratoire fantasmée, Macron s’attaque désormais à la question de la natalité et témoigne ainsi de son obsession sous-jacente du « Grand Remplacement ». Qui peut s’en étonner ? Aujourd’hui, on humilie, on criminalise, on enferme et on tue des enfants français.es, »mais » racisé·es,sans s’inquiéter que des cagnottes soient créées pour soutenir leurs assassins. Alors que la loi Immigration entend fermer encore les frontières, elle entérine également un traitement différencié et abject des enfants. Selon l’article 44 (non censuré), un.e jeune placé.e à l’ASE de nationalité étrangère n’a plus les mêmes droits, à sa majorité, qu’un.e enfant placé.e français.e. Dès demain, des milliers de jeunes seront livré·es à elleux-mêmes. Aujourd’hui, on traite déjà sans égards les nourrissons des exilé·es sans papiers, souvent mis·es à la rue sans solution d’hébergement au bout d’un mois de vie. Les femmes sans papiers sont pourtant un public à risques, leurs pathologies associées étant peu prises en charge avant la grossesse et l’accouchement. Alors que 49% des bénéficiaires potentiel·les de l’AME n’en font pas la demande actuellement et que la suppression de ce déjà maigre dispositif reste à l’agenda politique de 2024, qu’adviendra-t-il de ces mères et de leurs enfants ? À Mayotte, on exclut déjà de l’AME les Comorien·nes et les Centres de Protection Maternelle et Infantile ont été sommés de refuser toute prise en charge aux femmes comoriennes. À Mayotte, on nie déjà le droit du sol depuis 2018, rendant l’accès à la nationalité plus difficile encore aux enfants né·es de parent·es étranger·es dans ce 101ème département français. À Mayotte, la promotion de la ligature des trompes auprès des femmes, majoritairement noires et musulmanes, apparaît plutôt comme une impérieuse injonction face à la pénurie de pilules abortives qui sévit depuis 2022 sur l’île. Dans Le Ventre des femmes (2017), Françoise Vergès a montré comment, à la Réunion, l’État français a encouragé, dans les années 1960-70, les femmes blanches à procréer, tout en menant une politique de stérilisation des femmes racisées et en fermant les yeux sur des avortements forcés. Peut-on encore tolérer cette violence et supporter le cynisme d’un appel paternaliste au « réarmement démographique « pour que la France reste la France » ? Macron mène une politique nataliste réactionnaire qui révèle toute son idéologie : totalitaire, eugéniste, coloniale et raciste. 

Nous ne pouvons nous taire sur les menaces envers nos droits reproductifs : 

Nous voulons une prise en compte du désir d’enfants, et pas seulement la mise en place d’un plan de lutte contre l’infertilité. Le contexte dans lequel nous vivons peut, à bien des égards, dissuader de faire des enfants: conditions économiques précaires, cumul de petits boulots, difficultés à trouver un emploi stable avec des horaires de travail compatibles avec la vie de famille, des conditions environnementales alarmantes… Mais, encore une fois, on stigmatise les femmes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants, plutôt que de fournir de meilleures conditions aux personnes qui le souhaitent. 

Nous soulignons le fait que la PMA n’a toujours pas été ouverte aux personnes trans qui désirent avoir des enfants. De même, les personnes handies subissent encore des stérilisations forcées (parfois obligatoires pour être admis·es en institution), et lorsqu’elles souhaitent devenir parent·es, elles sont infantilisées et privées d’autonomie sur leur corps. S’ajoute le maintien dans la précarité qui rend l’accès à la parentalité d’autant plus difficile. Les objectifs de Macron sont d’augmenter la natalité, mais pas n’importe laquelle : blanche, valide, malléable… 

Nous dénonçons également l’hypocrisie totale de Macron qui parle du « fléau de l »infertilité » contre lequel il faudrait lutter alors qu’il a lui-même réautorisé l’utilisation du glyphosate et d’autres pesticides connus pour être des perturbateurs endocriniens. 

Nous alertons également sur les risques pour les droits reproductifs et l’accès à l’IVG de tels discours. Nous pourrions nous réjouir de la constitutionnalisation de l’IVG, mais n’oublions pas qu’il s’agit d’une victoire en demi-teinte: le 17 janvier dernier la commission des lois a approuvé « la liberté garantie pour les femmes de recourir à l’IVG ». Or, le projet formulait : « Nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse ». Après un amendement déposé par Aurore Bergé (ministre des Solidarités et des Familles), ce « droit » s’est transformé en « liberté », qui ne garantit donc plus l’accès à l’IVG pour toustes, puisque les moyens ne seront pas assurés pour son accessibilité. De plus, en utilisant le mot « femmes », les personnes trans sont bien évidemment écartées de ce projet de loi. Les femmes sont de nouveau essentialisées à leur fonction reproductive. Ne nous laissons donc pas berner par cette « constitutionnalisation de la liberté d’IVG » qui cache, en fait, des relents transphobes et sexistes. 

Nous ne pouvons nous taire sur les défaillances de notre système de soins : 

Pour que les personnes qui souhaitent avoir des enfants puissent le faire dans de bonnes conditions, il s’agirait d’abord d’agir sur les violences gynécologiques et obstétricales. Jusqu’ici, malgré une demande du HCE (Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes) en 2017 et des préconisations claires, aucune étude et aucune action n’ont été menées.

A l’heure de la privatisation de notre santé, il parait essentiel aussi d’agir sur la question des hôpitaux et maternités surchargés, vétustes, aux équipes restreintes et éreintées, seuls accueils possibles des femmes précaires. En 2019, les soignant·es de Lariboisière, n’étant plus en mesure d’assurer la sécurité des patientes et de leurs bébés, annonçaient dans leur communiqué « un craquage« . La tribune révélait notamment qu’il existait une pièce dédiée à l’hébergement d’urgence pour les mamans sans abris. Cet été, plusieurs sages-femmes d’établissements de Seine Saint Denis et du Val d’Oise, départements parmi les plus pauvres de France, dénonçaient la saturation des services. Selon l’ARS, jusqu’à 50 femmes étaient hébergées chaque semaine dans les maternités d’Île de France.

Tout cela dans un contexte où la mortalité infantile augmente et est supérieure à la moyenne européenne. Plutôt que de demander aux femmes de « faire des bébés », peut-être est-il plus que temps d’améliorer les conditions de vie des parent.es, mais aussi celles des enfants ?

Nous ne pouvons nous taire sur l’accueil déplorable réservé aux enfants :

Au motif de « lutter contre l’éloignement des femmes du marché du travail », Macron propose un raccourcissement du congé parental en le remplacant par un congé de naissance. En proposant de modifier ce congé, devenant possible pour les deux parent·es, sans pour autant en faire une obligation, Macron ne fait que rendre la parentalité plus difficile encore. Les parent·es auront alors le choix de prendre leur congé de 6 mois ensemble, ce qui serait un réel soulagement pour les personnes venant de mettre un enfant au monde, mais ne soyons pas dupes. La précarité toujours en hausse et la difficulté de trouver des modes de garde vont mener à se partager les congés pour atteindre les un an de l’enfant et retarder la dure et angoissante recherche d’un mode de garde. Partage temporaire de la charge éducative peut-être mais surtout moins de temps en famille, plus de temps au travail alors que son enfant grandit auprès d’autres…  Les coûts de cette garde sont parfois équivalents au salaire d’un·e parent.e, notamment dans les familles modestes. Les femmes racisées, occupant très majoritairement les emplois de garde d’enfants, doivent donc retourner s’occuper de celleux des autres.

Les places en crèche municipale sont tellement rares et les conditions de travail si difficiles que des postes ont été ouverts en 2023 à des personnes non formées. Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales d’avril 2023 mettait d’ailleurs en lumière de nombreux cas de maltraitances et de négligences terribles d’enfants dans ces structures d’accueil du fait de la pénurie de personnels et du manque de moyens.

Nous demandons également des moyens pour lutter contre l’adultisme : rendre la société plus accessible pour les enfants et les protéger des biais et violences des adultes.

Aux vues des conclusions du rapport de la CIIVISE, nous ne pouvons que constater que la France ne sait pas protéger les enfants de l’inceste et de la pédocriminalité. Tant que de vraies actions n’auront pas été effectuées dans ce sens, il nous parait bien mal intentionné d’exiger de nous de « faire des bébés ». 

Nous exigeons aussi des moyens dans l’Éducation Nationale. Celle-ci est à bout de souffle, ses professeur·es sont épuisé·es, ses locaux délabrés, mal équipés et mal chauffés… à quoi bon faire des enfants dans ces conditions, si ce n’est pour qu’iels deviennent de bons petits soldats en uniforme chantant la Marseillaise avant de se rendre au SNU ?

Nous refusons d’être perçu·es et utilisé·es comme des utérus-machines appartenant à un État autoritaire et totalitaire, mettant au monde des bébés-machines du capitalisme, élevés sur une planète en péril et en guerre perpétuelle. Constanza Spina dans son Manifeste pour une démocratie déviante (2023) écrit: « Lutter contre le fascisme, contre l’extrême droite et ses dérives, c’est prendre la mesure de ce que le patriarcat peut devenir s’il reste au pouvoir dans nos démocraties« . Alors ne nous laissons plus faire, réarmons-nous face à ce gouvernement! Si Macron dit « réarmement démographique », nous répondons grève féministe ! Tant que notre liberté sera remise en question, notre féminisme sera toujours dans la résistance et l’affirmation d’autres choix possibles

Fanzine : « Si on s’arrête, tout s’arrête »

Des paroles de femmes en lutte et déter, une réflexion sur la grève féministe, de la joie pour militer et se battre ensemble ! Notre 1er fanzine a été distribué à l’occasion du 8 mars et du 1er mai, à prix libre.

Les fonds ont été reversés aux travailleuses de l’hôtel ibis Batignolles en lutte depuis bientôt deux ans, et interviewées dans le zine!

8 mars grève féministe!

🔥Le 8 mars dernier, jour de grève féministe, nous étions dans la rue, à Nantes.🔥

Nous appelons à un cortège féministes et révolutionnaires dans la manifestation prévue, derrière notre banderole « Tant qu’il le faudra ».

🔥Rassemblement Place Royale dès 15h47, prises de parole, chants, slogans. Départ en Manifestation à 17h.🔥

Féministes Révolutionnaires Nantes est signataire du texte de la coordination féministe qui réunit de nombreux collectifs en France.

Aux grands projets: NON

Plus de visuels sur http://formesdesluttes.org

Suppressions de lits, suppressions d’emplois, perspectives d’endettement et localisation fantasque, ce projet de transfert ressemble à quelques autres du même genre.

Nous avons rejoint la manifestation contre le transfert du CHU qui a réuni environ 500 manifestant.e.s se aujourd’hui, pour un bref parcours vers l’ARS (interdiction préfectorale de manifester en centre ville oblige?) l’occasion pour nous de réaliser quelques collages à partir des visuels de formes des luttes. Les forces de l’ordre (environ 1 policiers pour 3 ou 4 manifestants) encerclaient littéralement la manifestation: un maintien de l’ordre anxiogène et disproportionnel qui questionne l’autoritarisme ambiant et la liberté de manifester.

Manifestation unitaire contre les licenciements, le chômage et la précarité suivie de la manifestation contre la loi de sécurité globale

🔴 Samedi 5 – 14h30 Miroir d’eau à Nantes – puis 15h préfecture – on était plus de 5000🔴

🔴 L’occasion pour le collectif Black Live Matters Nantes de dénoncer le racisme d’Etat mais aussi le passé colonial de Nantes et sa récupération politique aux abords du mémorial de l’esclavage! 🔴

La crise sanitaire sert de prétexte à la course au profit. Pas un jour sans nouveau plan de licenciement, et en même temps le gouvernement gave le patronat de centaines de milliards d’aides publiques et d’exonérations de cotisations !

La casse progressive de l’assurance chômage a déjà privé 300 000 précaires de leur droit à l’indemnisation début 2020, et les demandes de RSA explosent dans le pays. Faire basculer les travailleurs et travailleuses privé·es d’emploi et précaire dans la grande pauvreté, voilà la politique du gouvernement. Refusons cette précarisation de nos vies !
Nous revendiquons :

– L’arrêt des licenciements et une politique de l’emploi et de la formation orientée vers les besoins sociaux
– L’abandon des projets de casse de l’assurance chômage et des retraites
– La réduction du temps de travail à 32h pour travailler toutes et tous
– La sécurité sociale intégrale couvrant notamment le chômage, la maladie, la vieillesse

#actions25nov

[Manifestation 25 novembre à Nantes ]

« Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. » Pour le 25 novembre, journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre, un ensemble de collectifs féministes appellent à se mobiliser largement : « soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère ».

➡️ A Nantes, un parcours de manifestation a été déposé à la Préfecture (les manifestations sont autorisées – ajout d’une mention sur les attestations pour se déplacer jusqu’au rv).

📢 Dans le respect des distanciations sociales (n’oubliez pas vos masques !), nous serons dans la rue pour dénoncer les violences faites aux femmes et aux minorités de genre 🔥

« Soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère » sur les réseaux également: https://www.instagram.com/p/CHvujwYgCNX/

https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/121120/violences-faites-aux-femmes-et-aux-minorites-de-genre-mobilisons-nous-le-25-novembre?fbclid=IwAR2aj-u9TlqweGhvHVJkSZjA5l_9q4dz-xyuya4LoOtzC9s_WXWcr7oe34I

L’annonce du reconfinement prouve encore une fois que la vie des femmes et des minorités de genre n’est pas « essentielle » pour le gouvernement. Nous dénonçons ce confinement à géométrie variable protégeant le capital et condamnant les plus précaires. En effet, les conséquences de la mauvaise gestion de la crise sanitaire renforcent depuis des mois les violences : difficultés administratives, soins inaccessibles/suivi médical interrompu, Plannings familiaux et associations fermées, difficulté d’accès à l’IVG dans un contexte international remettant en question ce droit humain, chômage, manque d’hébergements d’urgence et pérennes, etc. À l’annonce du reconfinement, aucun mot du gouvernement pour soutenir les victimes de violences sexistes et sexuelles et les personnes en situation de précarité, davantage exposées à ces violences.

Même si le confinement rend plus difficiles les actions, l’urgence dans laquelle nous nous trouvons fait que nous appelons à une large mobilisation les 21 et 25 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.

Féministes, femmes, lesbiennes, hommes trans et personnes non binaires, nous organiserons des actions ensemble, avec nos alliés et nos soutiens, avec toutes celles et ceux qui luttent contre le sexisme institutionnel, la domination masculine et les violences qui en découlent.

La crise économique et sanitaire exacerbe et rend plus visible l’ampleur des violences sexistes, qu’elles soient verbales, physiques, sexuelles, économiques ou sociales. Au travail, dans la rue ou dans la sphère privée, ces violences sont quotidiennes et systémiques. Elles touchent tout particulièrement les personnes fragiles : les sans abri, les sans papiers, les détenu·e·s, les personnes handi ou neuroatypiques, etc.

Nous sommes caissières, enseignantes, infirmières, femmes de chambre, étudiantes, aides à domicile. Nous travaillons dans les secteurs les plus féminisés, essentiels au bon fonctionnement de notre société, envoyés en première ligne lors de la crise sanitaire. Pourtant, nos métiers sont dévalorisés. Nous exigeons qu’ils soient mieux rémunérés, à la hauteur de leur utilité, leur pénibilité et leurs qualifications.

Femmes et minorités de genre au travail, nous faisons face aux inégalités salariales, aux discriminations à l’embauche, aux contrats précaires, au harcèlement moral ou sexuel. Nous luttons pour l’arrêt de ces pratiques discriminatoires, l’égalité professionnelle de fait, ainsi que des politiques de solidarité protectrices pour tous·tes. Nous exigeons des salaires dignes, le retour des CHSCT dans les entreprises, l’interdiction des licenciements, et la prolongation des indemnités chômage avec un minimum égal au SMIC. Nous demandons l’abandon du projet de réforme des retraites.

Dans la sphère privée, nous assumons gratuitement la plus grande partie du travail domestique, d’éducation et de soin. Ce travail doit être partagé et valorisé. Nous refusons les stéréotypes de genre qui nous assignent à ces rôles, durant toute notre vie. Nous exigeons des services publics gratuits et de qualité prenant en charge la petite enfance, l’éducation, la dépendance, la restauration et le nettoyage. 

Travailleur·ses du sexe et prostitué·e·s, nous sommes stigmatisé·e·s et fragilisé·e·s par un cadre juridique discriminatoire. Les lois répressives ainsi que la crise sanitaire nous ont poussé·e·s davantage vers la précarité. Nous demandons la reconnaissance de nos droits et nous exigeons le retrait de la loi de pénalisation des clients.

Femmes et minorités de genre, nous voyons, dès l’enfance, nos corps surveillés et contrôlés par les institutions. En tant que personnes LGBTQIA+, nous subissons des violences en raison de nos identités de genre et de nos orientations sexuelles. Nous revendiquons l’autodétermination et la liberté de disposer de nos corps, l’arrêt des mutilations intersexes, l’accès à une vie autonome et le respect du consentement médical. Nous exigeons des services publics de santé gratuits, et notamment un meilleur accès à l’IVG, l’ouverture de la PMA remboursée pour tous·tes, la gratuité et l’accessibilité de tous les moyens de contraception, des parcours de transition entièrement remboursés et des démarches administratives transparentes et rapides.

Femmes et minorités de genre en situation de handicap, nos besoins ne sont ni pris en compte ni reconnus, que ce soit par les institutions ou par le gouvernement. Nous exigeons une place à part entière dans cette société. Nous luttons contre toute forme de validisme et les violences qui en découlent.

Femmes et minorités de genre racisées, nous sommes quotidiennement et de plus en plus stigmatisées, caricaturées et humiliées. Le racisme institutionnel complique notre accès au travail, à l’éducation, à un logement, aux soins et nous met en danger dans la rue. Nous nous opposons à toute forme de discrimination liée à la race ou à la religion. Nous dénonçons l’instrumentalisation du féminisme à des fins racistes et impérialistes sous couvert d’universalisme ou de lutte antiterroriste, comme le fait actuellement le gouvernement, de manière brutale. Nous exigeons l’abolition des lois islamophobes, comme la loi du 15 mars 2004, qui empêche les femmes portant le voile d’accéder à leur droit à l’éducation, et le retrait total du projet de « loi visant à renforcer la laïcité et les principes républicains », qui vise spécifiquement les musulman·e·s.

Exilé·e·s et expatrié·e·s, nous faisons face à de nombreuses violences physiques et sexuelles durant nos parcours migratoires, et à des violences d’État dans nos pays d’arrivée : mesures administratives arbitraires, rétention, exploitation au travail, absence de protection sociale. Nous luttons pour la libre circulation de tous·tes et des conditions d’accueil dignes pour les exilé·e·s. Nous exigeons des politiques migratoires sensibles au genre, avec une prise en charge des besoins spécifiques des femmes et des personnes LGBTQIA+.

Nous sommes des enfants, des femmes, des hommes trans, des personnes non-binaires, et nous faisons face au harcèlement, aux violences physiques et sexuelles, aux viols et aux féminicides dans l’indifférence générale, y compris celle des institutions qui prétendent assurer notre sécurité. Lorsque nous les sollicitons, nous sommes confronté·e·s à des violences policières, médicales, judiciaires et sociales. Nous exigeons le respect de la parole des victimes et de réelles mesures contre les violences sexistes et sexuelles, en termes de prévention et d’éducation, de soins, de protection et d’accès aux droits. Nous demandons l’arrêt de toute violence institutionnelle, en particulier des violences policières et judiciaires visant spécifiquement les personnes précaires et racisées.

Féministes internationalistes, nous avons appris, avec les grèves féministes mondiales, que nous sommes fort·e·s ensemble et que nous devons unir nos voix pour nous faire entendre. À l’occasion de la journée internationale du 25 novembre, nous réaffirmons notre solidarité avec toutes celles et ceux qui luttent, par-delà les frontières, contre le sexisme et le racisme institutionnels, pour construire une société débarrassée des inégalités, de l’exploitation capitaliste, des rapports de domination et des violences qu’ils causent.

Féministes luttant au sein de différents mouvements et collectifs, mobilisons-nous ensemble pour cette journée internationale : soyons visibles, faisons bloc, crions notre colère et notre volonté de vivre libres, dans la dignité et dans la paix !

Signataires :

Acceptess-T
Art en gouine
Assemblée féministe Toutes en Grève 31
Collectif Emancipation
Collectif Féministes Révolutionnaires
Droits des femmes Rouen
Du Pain et des Roses
Fédération Parapluie Rouge
Féministes révolutionnaires Nantes
Gilets jaunes intermittent·e·s chômeur·e·s précaires

Héro·ïnes 95
Les Attentives, compagnie théâtrale humaniste et féministe
Les Bavardes, collectif lesbien et féministe
Les Grenades
Marseille 8 Mars
Marseille Féministe
Mouvement des femmes kurdes Toulouse
Nous Toustes 38
Nous Toutes 35
Strass – Syndicat du travail sexuel
Transat, association trans à Marseille
T-Time, association trans & intersexes
Womensplaining

Soirée de soutien: jeudi 15/10 à 19h

Jeudi nous étions une trentaine (mesures covid oblige) de personnes présentes pour soutenir les grévistes de la Clinique du Parc à Nantes (en grève depuis plus d’un mois) ainsi que celles et ceux de l’hôtel Ibis Batignolles dont le mouvement dure depuis 15 mois. Les échanges ont été très riches, les témoignages très forts !  
Les deux mouvements ont reçu beaucoup de soutien, financier, mais aussi sur place par des gestes, des mots… 

🔥Cela nous rappelle combien il est important et précieux de nous organiser pour éviter la division, et lutter ensemble ! 🔥

La grève de la Clinique du Parc prend fin aujourd’hui suite à la signature d’un accord, et les salarié.es restent soudé.es pour la suite. 
Quant à la grève de l’hôtel Ibis (CGT HPE), suite à une période de chômage partiel du fait de la crise sanitaire (fermeture de l’hôtel), les femmes de chambres ont repris les piquets de grève cette semaine et sont déterminée.es à aller jusqu’au bout ! 

➡️ Pour suivre les grévistes de l’hôtel Ibis : https://www.facebook.com/CGT-HPE-1303625663038181

➡️ Pour les soutenir financièrement : https://www.papayoux-solidarite.com/…/caisse-de-soutien-a-l…

🙏 Merci à toutes et tous d’être venu.es, nous diffuserons des extraits de cette rencontre très bientôt sur nos réseaux ! 

🔥Tant qu’il le faudra !!🔥